David Clavière, président du Conseil national des activités de sécurité privée (CNAPS), l’annonce dès le préambule du rapport annuel 2022 : cette année a marqué « un tournant dans l’histoire » de l’institution.
Le principal changement vient de la réforme du CNAPS, prévue par la Loi pour une sécurité globale et intervenue en mars 2022, remaniant l’organisation et la philosophie de l’établissement.
Une réforme sous forme de modernisation
L’ordonnance °2022-448 du 30 mars 2022 établit ainsi une gouvernance recentrée et un fonctionnement rationalisé au sein du CNAPS, avec notamment l’instauration d’un nouveau conseil d’administration, mais aussi la création d’une commission d’expertise destinée à devenir l’instance de concertation entre l’institution et la profession réglementée.
Il s’agit d’une réelle modernisation du fonctionnement du CNAPS, comme l’explique son président à la newsroom de Securitas :
« Avant, le directeur ne pouvait pas assurer totalement la gestion de l’établissement. Les actions d’homologation, de délivrance des agréments, de contrôle et de sanction liée au pouvoir disciplinaire étaient assurées par des commissions locales. La réforme a donné les pleins pouvoirs au directeur, qui définit les critères d’entrée dans la profession et se retrouve maintenant comptable de l’efficacité de son action ».
Une baisse du nombre de cartes professionnelles délivrées
Le rapport annuel du CNAPS revient également sur les chiffres clés de l’activité, rappelle ses missions et propose une analyse des enjeux en termes de sécurité : les besoins à venir avec les grands événements sportifs comme la coupe du monde de Rugby en 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, ou encore l’armement en sécurité privée.
Autre fait marquant : le rapport met en lumière la baisse du nombre de cartes professionnelles délivrées par le CNAPS (-28% avec 45 264 cartes délivrées) en 2022.
« Après la pandémie de Covid, la sécurité privée a connu une désaffection, comme de nombreux autres secteurs, et l’embauche de personnes étrangères a été rendue plus difficile. (…) Le marché du travail est très tendu et des métiers concurrents comme la restauration ou le bâtiment, recrutent à un niveau de qualification équivalent au nôtre. Toutefois, la dynamique s’est inversée il y a six mois et les entrées en formation de sécurité sont à nouveau à la hausse. », explique par David Clavière.