L’intrusion et l’incendie sont deux risques particulièrement redoutés par les dirigeants d’entreprise. Mais on sait aussi que les risques environnementaux constituent aujourd’hui leur première source d’inquiétude. Interrogés pour l’édition 2023 de l’Observatoire Securitas de protection des entreprises, ceux qui travaillent dans le secteur de l’industrie sont 44 % à se déclarer préoccupés par les catastrophes naturelles et les conséquences que pourrait avoir un incident sur tout ce qui entoure leurs bureaux, leurs ateliers, leurs usines.
Ceci est particulièrement vrai sur les sites dits « sensibles », comme les sites classés Seveso, du fait de leurs enjeux économiques et stratégiques (chimie, pétrochimie, sidérurgie, secteur portuaire, aviation, centrales nucléaires…). Par nature, les sites sensibles sont plus exposés à de hauts risques sanitaires, technologiques, terroristes et naturels. Et par voie de conséquence, ils sont plus susceptibles d’impacter l’environnement dans lequel ils se trouvent.
Prévenir pour éviter l’accident
Directeur de l’agence Haut risque industriel (HRI) Normandie de Securitas, Sébastien Saunier connaît le sujet. La ville de Rouen, où sont situés ses locaux, reste marquée par deux accidents survenus dans l’usine du chimiste américain Lubrizol. En effet, en 2013, une fuite de gaz toxique avait été ressentie jusqu’à Paris et en 2019, un incendie d’une rare violence avait occasionné des fumées toxiques qui s’étaient propagées à plusieurs centaines de kilomètres de distance.
« Quand une catastrophe se produit, l’entreprise maîtrise tant bien que mal ce qui se passe chez elle, mais cela devient très difficile quand le problème s’étend au-delà, en générant des pollutions et un risque environnemental grave », analyse Sébastien Saunier.
L’accident en lui-même peut vite être problématique et coûter très cher à l’entreprise. Mais cela peut être encore pire avec les conséquences par effet domino : arrêt de la production, mise en chômage technique des employés, pollutions de tous types, air, sols, nappes phréatiques…
« L’enchaînement des événements se produit quand le risque n’est plus maîtrisé. C’est pourquoi Securitas préconise une politique de prévention consistant à mettre en place des mesures propres à éviter l’accident. L’idée est de combattre le risque à la source », indique Sébastien Saunier.
Un accompagnement sur mesure
Après les accidents marquants de ces dernières années, Lubrizol à Rouen, ou AZF à Toulouse en 2001, l’État a renforcé la réglementation. De son côté, Securitas n’a pas attendu les dernières évolutions des textes pour proposer des solutions sur mesure alliant surveillance humaine et technologie. Les douze agences HRI que compte le groupe, fortes de leur expérience et de leur expertise, conseillent les sites sensibles, de même que les entreprises riveraines, et les aide dans l'élaboration de leurs plans de défense, de gestion de crise ou de continuité d’activité, ou encore dans la formation de leurs collaborateurs à la prévention des risques.
En cas de catastrophe naturelle a fortiori, Securitas est en première ligne pour les accompagner. C’est vrai dans le cas d’aléas annoncés par les outils météorologiques, inondation, crue, tempête, cyclone, comme dans le cas de ceux qui surviennent sans alerte préalable, glissement de terrain, incendie de forêt, avalanche, séisme, éruption volcanique… Dans le premier cas, l’entreprise peut déployer un plan de défense. Dans le second, elle ne peut agir qu’en réaction, avec un plan d'urgence et de secours.
Là encore, tout est affaire de prévention. Securitas peut gérer l'alerte météo, l'activation de la cellule de crise du client, l'appel de ses équipes de maintenance pour la mise en sécurité des installations, la mise en œuvre des mesures d'urgence… L'ensemble de ces procédures et missions doit naturellement être maintenu en condition opérationnelle par des exercices réguliers avec les différentes parties prenantes.
« À cet égard, nous avons des préventeurs, appelés aussi agents de prévention et de protection incendie (APPI), dont le rôle est de surveiller les organes de sécurité du client tels que les extincteurs, les appareils respiratoires isolants (ARI), les robinets d'incendie armés (RIA), les détecteurs incendie, les douches de sécurité et les dispositifs d’extinction automatique (Sprinkler) » souligne Sébastien Saunier.
La prévention forme un tout.
Quelle différence entre risques naturels et risques environnementaux ?
Sont appelés risques naturels les événements exposant des populations humaines à un événement d’origine naturelle, comme une inondation, un mouvement de terrain, un incendie de forêt, une avalanche, une tempête, une submersion marine, ou encore une éruption volcanique.
Le risque environnemental est lié à l’activité humaine et peut être une pollution de l'eau, de l'air des sols ou des sous-sols.