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Le rôle du GES dans la sécurité privée

Securitas fait le point sur le rôle, les missions, le fonctionnement du Groupement des entreprises de sécurité (GES), organisations professionnelle à laquelle Securitas est affiliée. Trois questions à Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité (GES).

Pouvez-vous présenter le GES en quelques mots ?

Cédric Paulin : Nous sommes le premier syndicat professionnel des entreprises de prévention et de sécurité. Créé en 2019, le GES représente 200 entreprises adhérentes (TPE-PME et grandes entreprises), qui emploient 80 000 collaborateurs parmi les 170 000 salariés que compte le secteur. Sa force, c'est déjà son poids, avec un taux de représentativité de 75 % dans les négociations de branche. En tant que première organisation patronale, nous avons naturellement beaucoup de poids dans les négociations, mais ce n’est pas pour autant que nous négligeons les échanges avec les autres syndicats professionnels du secteur, bien au contraire. Car réussir à faire front commun est un enjeu majeur.

Quelles sont ses principales missions ?

C. P. : Le GES a trois missions essentielles : informer, négocier et anticiper. Quand un adhérent pose une question sociale, juridique ou réglementaire, il a l'assurance d'avoir une réponse à 80 % dans la journée et 20 % le lendemain. Les questions très variées portent sur la procédure de reprise d’un marché, les arrêts maladie… Elles permettent de constituer une foire aux questions accessibles (FAQ) sur le site. Deux fois par mois, nous envoyons également une lettre d’information juridique d’une dizaine de pages, portant sur toute l'actualité fiscale, sociale et juridique, avec une partie centrée sur la sécurité privée. Enfin, nos adhérents reçoivent très régulièrement un mail avec des actualités, des transmissions de demandes des pouvoirs publics, des informations urgentes, etc. Nous maintenons un lien constant avec nos adhérents, que ce soit en réponse directe ou via les FAQ, la newsletter bimensuelle ou le mailing quotidien. Nous publions par ailleurs GES Info, un magasin thématique. À titre d’exemple, la dernière édition est un numéro pédagogique sur les chiens d'assistance et guides d'aveugles, réalisé en partenariat avec l'Observatoire de l'accessibilité des chiens guides et d'assistance.

L'autre mission essentielle du GES est de conduire les négociations de branche avec les syndicats de salariés. Nous sommes présents dans toutes les instances paritaires : la Commission mixte paritaire (CMP) où se discutent principalement les évolutions salariales ; la Commission paritaire nationale pour l'emploi et la formation (CPNEF), où se définit la politique formation de la branche ; l'Observatoire des métiers, qui a en charge la promotion de la filière ainsi que l'enquête annuelle de branche ; la Section paritaire professionnelle (SPP), qui a la responsabilité d'établir les critères de prise en charge financière de la formation professionnelle pour la branche ; l'Association pour le développement de la formation (ADF), qui agrée et contrôle les centres de formation en sécurité privée.

Dans le cadre des actions de lobbying ou pour pousser un certain nombre de propositions auprès des pouvoirs publics ou en résonance avec les pouvoirs publics, nous devons réaliser un travail de prospective pour anticiper les évolutions des métiers et du secteur, notamment au travers de la Commission technologique et sécurité privée. La Commission grands événements a quant à elle en charge la réflexion liée aux futurs grands événements, notamment les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Quels sont les prochains enjeux du GES ?

C. P. : Les travaux paritaires avec les syndicats de salariés pour revaloriser les métiers de la sécurité privée, à la fois en termes de compétences et de salaires, restent l’un des principaux enjeux. C'est ce qu'on appelle la révision des classifications. Il s’agit de repositionner chacun des métiers, de les reclasser en fonction de différents critères (connaissance, technicité, autonomie, responsabilité, relationnel), et d'intégrer aussi des métiers qui existent mais ne sont pas encore classifiés. C’est ce qui doit structurer pour les cinq ou dix prochaines années la filière de la sécurité privée, avec à la clé une revalorisation salariale de ces différents métiers. Nous sommes en négociation depuis environ un an et nous voulons essayer de finaliser cet accord d'ici aux trois mois à venir.

Par ailleurs, nous sommes en train d'élaborer un indice des coûts de revient de la sécurité privée. Pour cela, nous mettons en place un panel d'entreprises qui doivent nous faire remonter tous les mois deux chiffres clés : la masse salariale en euros et les effectifs. Ensuite, un prestataire extérieur sera chargé d’élaborer cet indice d'évolution des coûts de revient, qui sera publié tous les trois mois. Cet outil permettra aux entreprises de sécurité privée de mieux dialoguer avec leurs clients, notamment à l'occasion de la révision de leurs contrats.

Avec les pouvoirs publics, nous allons continuer à travailler sur les mesures d’application de la loi de sécurité globale. Certaines s'appliquent déjà, d’autres vont entrer en application, en s'échelonnant dans le temps. Nous sommes en discussion sur ces différents sujets avec le ministère de l'Intérieur, la Délégation ministérielle aux partenariats, aux stratégies et aux innovations de sécurité (DPSIS) et le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS).

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé une future loi sur la sécurité intérieure*, sur laquelle nous allons également travailler. Les échéances à plus long terme sont les travaux sur les Jeux olympiques et paralympiques et les grands événements. Nous y contribuons depuis deux ans et, là, les choses s'accélèrent. Tous les deux jours ou presque, nous avons une réunion avec le ministère de l'Intérieur, le ministère du Travail, et d'autres partenaires, notamment autour d’une question clé : le secteur de la sécurité privée sera-t-il en mesure de recruter et mobiliser les 22 000 agents de sécurité privée nécessaires pour les JO de Paris 2024, alors que nous rencontrons déjà une pénurie structurelle forte, renforcée par la crise du Covid ? Même en faisant appel à ceux qui travaillent déjà dans l’événementiel, nous aurons besoin de recruter et de former environ 7 000 à 8 000 agents de sécurité supplémentaires. L’un des moyens pour résoudre cette difficulté et limiter le turn-over, c'est une revalorisation des salaires.

* Projet de loi de programmation et d’orientation sur la sécurité intérieure (Lopsi) pour les années 2022-2027

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