Etape 1 : connaître et respecter la réglementation
La vidéosurveillance – ou vidéoprotection dans le domaine public et les textes réglementaires – fait de plus en plus d'émules. Collectivités locales et territoriales, écoles, entreprises et magasins ayant sauté le pas sont nombreux.
Toutefois, l'installation d'un système de vidéosurveillance doit se faire en accord avec les textes réglementaires. Particulièrement la loi Informatique et Libertés, modifiée en juin 2018, afin de se mettre en conformité avec le cadre juridique européen, notamment le Règlement général sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur le 25 mai 2018.
Depuis la mise en place du RGPD, la CNIL a reçu 34 % de plaintes de plus que l'an dernier à la même époque.
La vidéosurveillance doit également être proportionnée au site et dimensionnée à ses besoins, pour éviter tout à la fois un manque à gagner sur les bénéfices financiers du système et un risque de recours en justice.
Etape 2 : l’analyse des risques
Pour déjouer les pièges que peut masquer l'installation d'un système de vidéosurveillance, mieux vaut s'adresser à un professionnel de la sécurité privée. En fonction de l'existant, ce dernier saura conseiller sur le choix du dispositif à mettre en place.
Sur un site vierge de tout système de vidéosurveillance, l'analyse des risques donne une vision d'ensemble des risques par zones du site, en fonction de son activité.
Etape 3 : l’audit
Le bureau d'études apporte ensuite son expertise en Assistance à maîtrise d'ouvrage (AMOA) et délivre un cahier des charges. Le client final, s'il dispose d'un responsable sûreté en interne, peut également le fournir.
Dans le cadre d'une installation existante, un audit est réalisé par le prestataire spécialisé en sécurité privée. Il sert à vérifier que l'installation est fonctionnelle, répond encore aux besoins du client et est toujours en adéquation avec les normes réglementaires en vigueur.
La plupart des grands groupes de sécurité privée centralisent ces différents pôles et sont en mesure d'intervenir tant en assistance à maîtrise d'ouvrage que pour les audits ou les analyses de risques.
Etape 4 : designer la solution adaptée
Les objectifs du système de vidéosurveillance, généralement traduits dans le cahier des charges, sont définis en fonction de l'activité du site et de sa topographie. Ils sont ensuite validés par l'ensemble des acteurs avant l'installation.
Le choix de la technique et des zones à surveiller (uniquement les points d'accès ou au contraire toute la chaîne d'expédition d'un produit) sera fait pour répondre aux objectifs de sécurité du client et à ses attentes en matière de retour sur investissement. La structure à surveiller et les choix techniques retenus détermineront tant les besoins en personnel qu'en locaux nécessaires au dispositif.
Les opérateurs publics, par exemple, disposent en général de leur propre poste de sécurité, et d'agents de sécurité souvent habilités à effectuer d'autres missions.
Pour les entreprises privées, en revanche, les opérateurs sont en général des personnels du prestataire de sécurité privée.
Le type de structure et les choix techniques modifieront également, en partie, les aspects juridiques et administratifs à respecter. En tout état de cause, certains d'entre eux revêtent un caractère obligatoire, comme la constitution d'un registre de traitement des données ou l'attente de l'autorisation de la préfecture, pour une commune, avant de procéder à l'installation de caméras sur la voie publique, annoncées par une signalétique.
Par ailleurs, comme le rappelle Jonathan Tripier, chargé d'études chez Securitas : « le système de vidéosurveillance est défini en fonction du respect des normes réglementaires qui s'appliquent au site. Ainsi, un site classé Opérateur d'importance vitale (OIV), SEVESO ou encore un casino se verra appliquer une réglementation particulière qui vient s'agréger à la réglementation de base ».
Etape 5 : Architecture du système de vidéosurveillance
L'architecture du système devra être discutée avec l’entreprise de sécurité privée. Système ouvert – susceptible dans le futur d'intégrer de nouvelles caméras multi-marques, multi-protocoles et multi‑standards –, ou système propriétaire au sein duquel chaque fonctionnalité est pleinement exploitée ?
Dans tous les cas, Jonathan Tripier insiste sur le bon design du système retenu :
Une architecture bien dimensionnée et réfléchie c'est un système plus pérenne, pour lequel les évolutions à venir auront un impact limité sur l'installation existante.
Il faudra aussi s'assurer que l’entreprise de sécurité a une excellente connaissance des normes techniques car comme l’explique Jonathan Tripier « elles permettent de mieux appréhender la réglementation et réciproquement ». La réglementation impose, par exemple, des minima en termes de résolution et des caractéristiques des caméras.
Etape 6 : le financement
Le choix du financement, enfin, peut avoir une incidence sur l'évolutivité du système. En fonction de son plan de financement, l’entreprise de sécurité pourra proposer au client une offre locative incluant les équipements et tous les services, de l'installation à la maintenance.
Ce choix peut également intégrer l'évolutivité du système. Si les équipements deviennent obsolètes, ils seront remplacés par une technologie plus performante ou adaptées aux exigences d'utilisation du client. Il pourra également lui être proposé un achat du matériel et de la prestation sur fonds propres, pour maintenir le niveau de sûreté son installation.