Parmi les risques pesant sur les salariés du secteur industriel, il faut distinguer les accidents du travail des maladies socioprofessionnelles.
L’accident du travail est causé par une action soudaine, violente et extérieure qui provoque une lésion sur l’organisme humain au temps et au lieu de travail. Cela peut être une glissade, un choc, une chute de hauteur, un claquage musculaire, mais aussi une explosion ou une brûlure chimique.
En 2013, la sinistralité des accidents du travail de l’industrie a atteint des niveaux historiquement bas : entre 30 et 46 accidents pour 1 000 employés selon les secteurs (industrie chimique, BTP, métallurgique, etc.)
L’employeur, le responsable légal des accidents du travail
Cette tendance de fond s’explique notamment par l’obligation de résultat incombant au chef d’entreprise en matière de santé et sécurité au travail.
L’article L. 4121-1 du Code du travail exige de l’employeur qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses collaborateurs.
Par ailleurs, il est tenu - sous peine d’amende - d’établir un document unique évaluant chacun des risques professionnels en matière de :
- choix des procédés de fabrication
- équipements de travail
- substances ou préparations chimiques
- aménagement des lieux de travail ou des installations
- définition des postes de travail
Cette démarche vise à mettre en place des actions de prévention et à prendre les mesures nécessaires pour réduire le nombre d’accidents du travail.
Dans les secteurs industriels très exposés comme le BTP, la pétrochimie ou la métallurgie, les plans de prévention sont particulièrement importants.
Le recours à des préventeurs
Les entreprises du secteur industriel peuvent s’appuyer sur de multiples acteurs pour les accompagner dans la prévention :
- les services de prévention de la Caisse nationale de l'Assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS)
- le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)
- le service Santé - sécurité - environnement (SSE)
Elles peuvent aussi faire appel à des prestataires extérieurs spécialisés dans la lutte contre les accidents du travail.
Ces prestataires peuvent aider à la réalisation et à l’application du plan de prévention des risques professionnels ou du Manuel d'amélioration de la sécurité des entreprises (MASE) pour les risques pétrochimiques notamment (UIC).
Des services de prévention des risques SSE sont ensuite déployés sur le ou les sites de l’entreprise pour veiller à la mise en œuvre des mesures spécifiques prévues.
Les préventeurs vérifient, par exemple, que les salariés portent bien leurs équipements de protection individuelle ou que les travaux en hauteur sont correctement sécurisés.
Ils contrôlent également les salariés des entreprises sous-traitantes.
Globalement, les préventeurs contribuent à la préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs, et à l'amélioration des conditions de travail.
La prévention par la formation
La loi impose à l’employeur de fournir aux collaborateurs les informations, la formation et les instructions nécessaires pour assurer leur sécurité et protéger leur santé (Art. L. 4121-1 et L. 4121-2 du Code du travail).
Certaines formations sont explicitement prévues par les textes selon le type d’établissement ou les fonctions du salarié. Par exemple des formations de prévention des risques liés à :
- l’activité physique lorsque les salariés réalisent des opérations de manutention (Art. R. 4541-8 du Code du travail),
- l’amiante, au bruit, aux équipements sous pression, aux agents cancérogènes, aux produits chimiques, appareils de levage, etc.
Dans le secteur industriel, plus exposé aux accidents du travail que les autres secteurs, la formation doit intégrer la politique de prévention de l’entreprise.
Les salariés, les prestataires et les intérimaires doivent être formés en continu sur leur propre sécurité et sur les risques auxquels ils sont exposés tout au long de leur vie professionnelle.